Emergence et propagation
des multi-résistances
aux antibiotiques
Notre équipe cherche à comprendre les mécanismes d’émergence et de diffusion de la multirésistance bactérienne aux antibiotiques, en particulier chez les mycobactéries, notamment Mycobacterium tuberculosis (Mtb) agent de la tuberculose, et les entérobactéries, notamment Klebsiella pneumoniae (KP).
Nous utilisons notre expertise dans différents modèles infectieux pour évaluer l’activité de nouvelles approches antibiotiques ou biologiques (telles que l’utilisation de bactériophages) capables de traiter des infections à Mtb multirésistant, ou de prévenir ou supprimer l’infection ou la colonisation par des entérobactéries multirésistantes.
De plus, nous étudions des maladies bactériennes négligées causées par des mycobactéries : l’ulcère de Buruli et la lèpre, ou par une entérobactérie : le rhinosclérome, causé par Klebsiella rhinoscleromatis.
Par ailleurs, le laboratoire héberge également le Centre National de Référence des mycobactéries.
Mots Clés : Mycobactéries – Entérobactéries – Multirésistance aux antibiotiques – Epidémiologie – Maladies infectieuses négligées – Bactériophage
Les membres de l'équipe
Nos recherches se déclinent en 4 axes
1. Epidémiologie de la multirésistance aux antibiotiques (MR) des entérobactéries et mycobactéries
Une meilleure compréhension de la prévalence des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, des facteurs de risques associés et de leur épidémiologie moléculaire revêt une grande importance en terme de santé publique.
En collaboration avec des cliniciens et experts nationaux, nos travaux de recherche s’appuient sur notre participation à et/ou coordination de réseaux nationaux et internationaux de surveillance épidémiologiques et de recherche ou de cohortes cliniques (ONERBA, Centre National de Référence des mycobactéries et de la résistance des mycobactéries aux antituberculeux, AZAY-Mycobacteria, groupes mycobactéries de la Société Françasie de Microbiologie, TBnet, ESGMYC, ECDC and WHO).
Ces collaborations nous ont permis de mieux évaluer l’efficacité de nouveaux antibiotiques, comme la bédaquiline dans le traitement des tuberculoses multirésistantes. Par ailleurs nous étudions l’épidémiologie des tuberculoses en France, Europe et Asie, ainsi que celles des entérobactéries multirésistantes aux antibiotiques en France (bactéries productrices de Béta-Lactamases à spectre élargi (BLSE) ou carbapénémases), comme à l’étranger.
2. Nouvelles stratégies pour combattre la résistance aux antibiotiques des entérobactéries et mycobactéries
Parce que les infections causées par les entérobactéries (par exemple Klebsiella pneumoniae (KP)) résultent principalement d’une pré-colonisation du patient par ces bactéries, nous essayons de mieux comprendre la capacité de KP à coloniser le microbiote intestinal.
Par ailleurs, nous explorons de nouvelles approches (par exemple basées sur les bactériophages) permettant d’éliminer ces KP multirésistantes du microbiote. Nous développons également des nouveaux antibiotiques ou régimes d’antibiotiques que nous évaluons pour leur efficacité sur des modèles précliniques d’infections à mycobactéries (Mycobacterium tuberculosis, M. avium et M. abscessus) pour lesquels nous sommes reconnus.
De plus, nous développons des approches d’évolution expérimentales pour identifier de nouveaux mécanismes impliqués dans l’émergence de la multirésistance, ainsi que l’impact de l’hôte dans cette émergence.
3. Etude des mécanismes moléculaires de l’activité et la résistance aux antibiotiques chez les mycobactéries
Nous étudions les mécanismes moléculaires expliquant la résistance aux antibiotiques de M. tuberculosis (Mtb). Notre but est 1) de fournir une vision complète des Mtb multirésistants en France, 2) améliorer les tests de sensibilité aux antibiotiques et de leur prédiction par bioinformatique et 3) décoder les bases génétiques expliquant la dissémination efficace des principales lignées de TB multirésistantes.
Grâce à 1300 souches multirésistantes isolées en France, nous combinons des données de surveillance active de la résistance aux antibiotiques avec des analyses d’épidémiologie génomique et de phylogénie pour identifier les mutations impliquées dans cette résistance et les dynamiques de transmission de TB.
Parce que Mtb est une bactérie à croissance lente, nous cherchons à développer les outils de prédictions de la résistance aux antibiotiques plus rapides et qui sont essentiels pour ajuster, optimiser et personnaliser les traitements des patients.
4. Maladies infectieuses négligées : ulcère de Buruli, lèpre, rhinosclérome
Nous sommes impliqués dans l’évaluation de nouvelles thérapeutiques pour traiter des maladies infectieuses négligées causées par des mycobactéries, comme l’ulcère de Buruli ou la lèpre.
Nous étudions aussi comment les bactéries K. rhinoscleromatis, causant une maladie chronique, le rhinosclérome, et K. pneumoniae, responsable d’infections aigües, interagissent avec l’hôte et manipulent différemment sa réponse lors d’infections respiratoires. Nous nous intéressons particulièrement aux interactions avec les monocytes.
Les opportunités
- Nouvelles connaissances sur la résistance aux antibiotiques, et sur de nouvelles cibles antimicrobiennes.
- Développer des approches de recombinaison génétique pour comprendre les mécanismes impliqués dans la transmission de la tuberculose.
- Approches et consortium multidisciplinaires impliquant cliniciens, microbiologistes, bio informaticiens et épidémiologistes, en partenariat avec des réseaux nationaux, européens et les industries pharmaceutiques.
Les publications
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